Le calendrier défendu par la Commission européenne suscite l'inquiétude de nombreux grands constructeurs européens, allemands en tête.
( AFP / MARCO BERTORELLO )
Trois syndicats de Stellantis ont estimé lundi 1er décembre qu'un report ou un ajustement de l'interdiction des ventes de véhicules non électriques neufs dans l'Union Européenne après 2035 était une "condition" pour "réussir la transition" climatique sans sacrifier la compétitivité et l'emploi. "Repousser l'échéance de 2035 ou ajuster la trajectoire ne constituerait pas un renoncement climatique, mais la condition pour réussir une transition qui conjugue emploi, compétitivité et souveraineté européenne" estiment les responsables de FO, CFE-CGC et CFTC dans un communiqué commun.
Ces trois syndicats de salariés rassemblés ont obtenu 63,17% des voix aux dernières élections professionnelles chez Stellantis en France. Leur communiqué commun, à l'approche du 10 décembre, date à laquelle la Commission européenne a prévu d'annoncer des mesures pour soulager le secteur automobile et l'aider dans sa transition vers la décarbonation, fait suite à l'annonce vendredi par le chancelier allemand qu'il allait demander à l'Union européenne la levée de cette interdiction prévue pour 2035.
Cette mesure emblématique du Pacte vert européen est destinée à lutter contre le réchauffement climatique, mais le monde de l'automobile en Europe estime impossible de passer au tout électrique si rapidement à cause du coût de cette évolution et du défi technologique et industriel que cela représente pour adapter la production.
Le chancelier Merz en figure de proue
Si rien n'est modifié dans le calendrier européen, et alors que se multiplient les annonces de restructurations et de suppressions d'emplois dans le secteur automobile, "les 37.000 salariés du groupe Stellantis Auto-SAS risquent d'être les victimes d'une transition énergétique irréaliste et nous le refusons" estiment les trois organisations.
Elles rappellent que le marché français des ventes de voitures neuves "s'est contracté d'environ un quart depuis 2020" et que la filière a perdu près de 40.000 emplois. "L'étude paritaire menée par Xerfi estime par ailleurs que 75.000 emplois supplémentaires sont menacés d'ici à 2035" ajoutent les signataires. Pour répondre aux inquiétudes de l'industrie automobile, en particulier allemande, le chancelier allemand a indiqué vendredi qu'il allait demander que la Commission "autorise après 2035 les véhicules électriques mais aussi toujours les véhicules à propulsion hybride" rechargeables, ainsi que des "moteurs thermiques à très haute efficacité" et des prolongateurs d'autonomie.
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